LE MÉDIAPHI

LES DERNIERS ARTICLES

  • Appel à contributions : Pourquoi un numéro sur la monstruosité ?
    et parfois intolérable. Personnages et créatures malfaisantes, cruelles, antagonistes par excellence ou alors métaphore d’un système corrompu et corrupteur, le monstrueux est bien souvent le trait qui pointe la présence d’un mal latent. Mais si l’on fait souvent une analogie entre monstruosité physique et morale, le monstre est avant tout l’extraordinaire : celui dont la particularité le place hors de la norme et le détache du reste de la société. La relation entre le monstre et la normalité est ambivalente.
  • Faire jouer pour contrôler
    Dans leur livre Total engagement, using games and virtual worlds to change the way people works and businesses compete (2009) Byron Reeves et J. Leigthon Read présentent ce qui s’apparente à un projet de gouvernement de l’entreprise. Comme le titre l’indique, ce projet repose sur l’engagement des salarié·e·s dans leur activité de travail. Pour les auteurs, la clé de ce projet réside dans le jeu et dans l’état particulier que celui-ci fait naître chez les joueur·euse·s. 
  • Mirror’s edge : détournement exploratoire et parkour vidéoludique
    Le jeu vidéo tout comme chaque œuvre culturelle et artistique est porteur de discours (voir Les discours du jeu vidéo – Médiaphi 22 – Le débat – Janvier 2022). Chacun d’eux porte un regard, une vision du monde, parfois concernant la ville. Plus que cela, il semblerait que le jeu vidéo soit un médium de choix pour traiter de la question urbaine. Dans cet article nous explorerons le lien entre l’appréhension de la ville vidéoludique et celle de la ville réelle par le prisme des discours du jeu Mirror’s edge.
  • L’organisation des pratiques de care : quels enjeux pour les personnes handicapées ?
    Nous terminons ce dossier autour du handicap et du validisme avec un entretien avec Patricia Paperman, professeure de sociologie à l’Université de Paris 8, qui nous permettra d’ouvrir les enjeux autour du handicap en le mettant en relation avec les théories féministes du care. Cet entretien porte sur le livre Vers une société du care : une politique de l’attention (publié en 2019 au Cavalier Bleu), qu’elle a co-écrit avec Caroline Ibos, Aurélie Damamme et Pascale Molinier.
  • La déraison de la peur de la folie
    La particularité d’une oppression est que la plupart du temps, nous ne la remarquons pas vraiment si nous ne sommes pas directement concernés. Même lorsque c’est le cas, certaines oppressions sont si répandues et si peu nommées que  les concernés même peuvent ne pas en prendre conscience. C’est le cas du validisme. Celui-ci désigne l’ensemble des comportements discriminatoires que peuvent subir des personnes ayant un handicap.  Il repose sur une discrimination systémique, c’est à dire inscrite dans l’ensemble de l’organsation sociale et à toute les échelles,  des personnes qui ne rentrent pas dans le cadre d’une normalité “saine”.  La psychophobie est une forme spécifique de validisme, qui concerne les personnes handicapées mentales,  neuroatypiques (Trouble du Spectre Autistique) ou psychoatypiques (bipolaires, schizophrènes…).
  • Ça va aller, t’en fais pas
    « J’espère qu’il ne va plus tarder » a prononcé le patient en face de moi. Grand, fin et la mine fatiguée, lui aussi était dans cette salle d’attente depuis au moins trois quarts d’heure. Le temps semblait s’être arrêté. Il m’a regardé rapidement avant de replonger derrière l’écran de son smartphone. Comme il était arrivé après moi, j’étais sûr d’être le prochain à pouvoir rencontrer le médecin. 9H30. La porte du cabinet s’est ouverte, j’ai sursauté. Le médecin a dit mon nom : « Hector Dupuis ? » je me suis levé et j’ai dit en toussotant : « oui… oui c’est moi » puis je l’ai suivi dans son cabinet.
  • Suis-je légitime à écrire ?
    Écrire un article n’est pas une mince affaire, mais si le rendre public est là où demeure la difficulté ? À travers mon expérience je vais vous partager le quotidien de nombreuses personnes : l’anxiété de ne pas être à la hauteur et globalement la peur de l’échec. Qui sait peut-être vous inciter à vous aussi sauter le pas ; promis ce n’est pas un article qui prône le développement de soi.
  • Inspiration en béton armé
    Souvent en voiture, j’ai entendu « tu vois avant il n’y avait rien ici, c’était que des champs. »
  • Les Terrains d’aventure : une expérience du droit à la ville ?
    Une très intéressante demi-journée d’étude sur les terrains d’aventure s’est tenue à l’ENS Lettres de Lyon le 7 juillet 2021. Elle a permis d’appréhender ce dispositif dont l’un des objectifs  premiers est de développer la place des enfants dans les villes.
  • Pour une ville bienveillante et accueillante aussi pour les animaux
    La ville a été pensée et construite par et pour des humains. À quelques exceptions près, la ville exclut par définition les animaux non-humains. Nous aurions pu consacrer notre propos aux animaux de compagnie, que notre société dit aimer (chiens principalement), pourtant exclus des parcs (ou contraints par la laisse) et carrément interdits d’entrer dans de nombreux lieux publics, sous prétexte d’hygiène. Nous avons choisi de consacrer cette contribution à ceux que nous excluons systématiquement alors même que de fait, ils sont nos voisins : les animaux liminaires.
  • Édito : « La Ville »
    Chose promise, chose due : nous avons sorti le nez de nos vieux livres poussiéreux, datant (au moins !) du Moyen-Age ; nous avons descendu les escaliers majestueux de l’Université en longeant les bustes de pierre blanche d’illustres et antiques philosophes, et nous nous sommes même risqués à jeter un oeil en dehors de notre faculté de philosophie emplie de calme et de sagesse… pour les écarquiller sur l’inintelligible agitation de la rue.
  • Le progressisme à l’époque du cinéma social
    Injustices et société : voilà quels pourraient être les mots d’ordre du cinéma social, un genre bien installé en France dont les sorties régulières font souvent l’objet d’un bon accueil critique. C’est un cinéma qui a ses codes, ses thèmes de prédilection, ses acteurs et réalisateurs fétiches, et qui, comme son nom l’évoque à demi-mot, a pour caractéristique de produire une critique sociale : précarité, licenciements, drogues, dépression – car le “social” ne désigne que ce qui touche les pauvres, entendons-nous bien.
  • Face au danger fasciste
    Les élections présidentielles de 2022 ont vu pour la troisième fois dans les institutions de la Vème République le parti d’extrême droite le Rassemblement national (anciennement Front national), accéder au second tour. Le score de ce parti s’est alors élevé au pourcentage historique de 41,5%. L’entre-deux-tours s’est donc vu logiquement marqué par des manifestations antifascistes. Logiquement ? Pourtant, par rapport au 21 avril 2002 quand le FN (Front National) a pour la première fois accédé au second tour d’une élection présidentielle, la réaction de la manifestation antifasciste ne semble plus couler naturellement.
  • Le débat peut-il faire irruption dans le jeu ?
    Malgré ce caractère de liberté apparemment sans concession du jeu, il reste que le premier mouvement du·de la joueur·se est un mouvement de soumission de sa volonté à un certain nombre de règles proposées
  • Les discours du jeu vidéo
    Le jeu vidéo est rapidement devenu un loisir de masse durant la fin du XXème siècle. Ce statut a régulièrement provoqué l’intérêt à propos des discours qu’il peut porter. Dans cet article, nous nous intéressons à la formation de ceux-ci, aux moyens et aux buts de leur mise en circulation, aux liens qu’ils entretiennent avec le débat.
  • Les réseaux sociaux sont-ils un progrès pour les débats ?
    Dans une analyse sur W. Lippmann, Barbara Stiegler examine « l’accélération brutale, à l’époque industrielle, de l’élargissement progressif de l’environnement de l’espèce humaine jusqu’à la constitution d’une Grande Société. » [Stiegler, Il faut s’adapter, Gallimard, 2019] Cet élargissement n’en est que plus absolu aujourd’hui, à l’heure où le monde est connecté, c’est-à-dire où nous pouvons tous – chacun – être relié à n’importe qui.
  • Rire avec les oppresseurs
    Même certains saisonniers à mes côtés rient, et, je ne comprends pas trop pourquoi une femme s’amuse des plaisanteries sexistes, une personne noire pouffe à des blagues racistes, moi ça me plombe le moral plus qu’autre chose… Ils me disent que c’est une manière de se défaire des ségrégations, moi je leur réponds que c’est surtout une façon de les banaliser.
  • Antispécisme vs humanisme : une absence de débat
    Un bon exemple du refus généralisé du débat est ce qu’on a appelé les arguments absurdes. Les arguments dénués de toute valeur qu’on nous oppose encore souvent, qui ne sont ni logiques ni factuels, participent aussi à leur manière à nous faire taire ; qu’on pense au cri de la carotte, à « les animaux ne souffrent pas », à « tu es maigre/pâle… » {…} C’est bien le végétarisme pour les animaux qui suscitait, et suscite encore, ces réactions quasi systématiques. C’est qu’il remet en question un ordre du monde, un ordre de domination : notre ordre social humaniste.
  • Comment nos mots forgent nos maux
    Dans L’homme révolté, Albert Camus exprime la nécessité d’utiliser des mots adéquats pour éviter de nourrir le mensonge universel. Cette notion peut être rattachée à celle de la doxa, définie en tant qu’ensemble d’opinions et de préjugés considérés comme évidents au sein d’une culture donnée, souvent sans recul ni délibération. Pour éclaircir la confusion du monde dans lequel nous vivons et éviter de tomber dans une doxa aux effets destructeurs, le fait d’avoir de nouveaux outils linguistiques pour définir nos expériences, qu’elles soient collectives ou individuelles, semble essentiel.
  • Vote ou consensus ? Entre démocratie et illusion
    Que le système de vote soit spécifique aux sociétés occidentales ne constitue pas un argument en soi contre le vote. Cependant, il nous invite à nous interroger sur le fait d’associer le vote à la prise de décision démocratique par excellence. La « démocratie » renvoie au « pouvoir du peuple ». Nous considérons le vote comme un outil démocratique dans la mesure où il cherche à rendre compte de l’avis du peuple via celui du plus d’individus possible, c’est-à-dire de la majorité. La majorité est pourtant difficile à définir.
  • Un matérialisme contre une supercherie masculiniste
    Combien de vos amis ne vous ont pas dit une fois, en plus de l’éternel #notallmen, que les hommes souffraient aussi de la domination masculine, qu’il fallait leur faire confiance et qu’ils pouvaient prendre eux-mêmes leur destin en main {…} pour proclamer à la fin qu’il n’y a « pas besoin de révolution », que les individus peuvent changer tout seuls, à leur rythme ?
  • La non mixité : essence radicale ou radicalisation de la pensée féministe ?
    Si beaucoup pensent, et ont l’impression que le monde change sans eux, qu’ils revendiquent une masculinité mis à mal, c’est que la place que prend la femme au XXIème siècle, n’a jamais été une «norme» et dérange, encore et toujours. En revanche c’est bien parce qu’elle n’a jamais été une «norme» que les mouvements féministes font autant de bruit. Mais alors ? c’est le serpent qui se mord la queue ? Y a t-il vraiment une réponse, une solution à ce problème ?
  • Renouveau matérialiste dans la pensée féministe contemporaine
    S’enquérir du retour du matérialisme aujourd’hui et de son usage crucial pour balayer les relents masculinistes et menaces antiféministes, mais aussi pour aller jusqu’au bout des implications philosophiques absentes des réflexions des années 1970, c’est nous donner les moyens de mettre au jour les insuffisances des systèmes capitalistes et libéraux lorsqu’ils prétendent défendre la « cause des femmes ». Nous avons choisi d’ouvrir ce nouveau volet de l’Enquête philo’ par un entretien avec Pauline Clochec, maîtresse de conférence à l’université d’Amiens, spécialiste de philosophie allemande et de la pensée féministe.
  • Édito : « Le Débat »
    Le Médiaphi chercherait des sujets à débat… mais au fait, qu’est-ce que ce « débat » dont nous avons fait notre ligne directrice ? Voilà, d’un côté, un sujet plus complexe qu’il n’y paraît, et de l’autre, une rédaction jeune et pleine d’entrain, puisqu’elle accueille cette année de nouveaux membres ! Le match a porté ses fruits : nous voici avec ce numéro tout frais, qui n’a pas manqué de plonger l’équipe dans des débats remplis d’effroyables mises en abyme.