Pot-au-phi

POT-AU-PHI #5

Le cinquième et dernier POT-AU-PHI vous présente un article sur les vitamines et les minéraux et un extrait des Propos de tables de Plutarque. N’hésitez pas à nous faire des retours et merci de nous avoir suivi jusqu’au bout !

INTRODUCTION SUR LES VITAMINES

Les vitamines sont des substances organiques qui n’ont pas de valeur énergétique. L’organisme ne peut pas en créer lui-même, il est donc indispensable d’en consommer souvent. Il existe deux groupes de vitamines :

❖ Les vitamines hydrosolubles : vitamines du groupe B et vitamine C
Elles sont solubles dans l’eau et non stockées dans l’organisme. S’il y en a en trop grande quantité, le corps les élimine.

❖ Les vitamines liposolubles : vitamines des groupes A, D, E et K
Elles sont solubles dans les graisses. Elles sont apportées via les graisses qu’on consomme (les huiles par exemple).

INTRODUCTION SUR LES MINÉRAUX

Les minéraux sont des substances inorganiques. Comme les vitamines, l’organisme ne peut pas les fabriquer, ils doivent donc être apportés en quantité suffisante. Ils ne fournissent ni énergie ni calorie. Il existe deux types de minéraux :

❖ Les sels minéraux : doivent être apportés en plus grande quantité
Exemple : calcium, magnésium, potassium

❖ Les oligoéléments : doivent être apportés en plus petite quantité
Exemple : fer, zinc, fluor

PRÉSENTATION DES PROPOS DE TABLE

Plutarque donne à cette oeuvre l’apparence d’un recueil de souvenirs, destiné à un des ses amis, sur d’anciennes conversations tenues lors de banquets. Les Propos de table se présente sous la forme d’une série de questions sur ce qu’il est convenable ou non de faire à table mais aussi sur des sujets très variés traités lors des repas, tels que :

Sur le penchant d’Alexandre à la boisson.

Pourquoi les personnes âgées lisent mieux les lettres de loin?

Quelles sont, selon Xénophon, les questions et les plaisanteries qu’il est agréable – ou non – de faire à table?

Lequel, de la poule ou de l’œuf, a existé en premier?

Pourquoi les gens complètement ivres ont l’air moins égarés que ceux que l’ont dit « éméchés »?

L’extrait proposé est tiré de la toute première question du premier livre :

« De toutes les questions, la première qui se pose concerne les entretiens philosophiques entre buveurs. »

Plutarque, Propos de table, Livre I, Question I, Editions Les Belles Lettres, 1972, page 15

L’ARTICLE DIETETIQUE

LES VITAMINES

MÉCANISMES –

Les vitamines sont absorbées au niveau de l’intestin grêle et les vitamines liposolubles sont absorbées avec les graisses. Elles sont ensuite diffusées dans la circulation sanguine soit de manière libres, soit liées à des protéines ou dans des globules rouges.

RÔLES –

Les vitamines aident à la libération d’énergie et participent aux réactions chimiques dans les cellules de l’organisme. Elles ont des rôles biochimiques, elles aident :

les enzymes dans leurs réactions chimiques
au transfert de protons et d’électrons
à la fonction hormonale

RISQUES –

Dans les cas d’avitaminose, une vitamine est absente ou insuffisante. Les cas d’hypovitaminose correspondent à une pré-carence. Enfin, il existe aussi le cas de l’hypervitaminose : un apport excessif de vitamines. Ce cas est dangereux et toxique pour l’organisme mais plutôt rare.

Lorsque vous êtes en carence, le corps le manifeste de différentes manières :
Douleurs musculaires
Fatigue
Troubles neurologiques
Troubles digestifs
Baisse immunitaire

CONSEILS –

BESOIN POUR UN ADULTERÔLES
VITAMINE C110 mg Lutte contre les infections bactériennes
Favorise l’absorption de fer
Intervient dans les réactions de destruction et d’élimination de substances toxiques
VITAMINE D15 μg Aide à l’absorption du calcium
Permet de maintenir une ossature normale
Aide au fonctionnement immunitaire
VITAMINE B124 μg Apportée seulement par les produits d’origines animales
Aide à la formation des globules rouges
Synthétise l’ADN
VITAMINE B9330 μg Essentielle pour la femme enceinte et allaitante (au 3ème trimestre : 600 μg / pendant l’allaitement : 500 μg)
Aide au bon état des organes génitaux et du tube digestif
Aide à la formation du système nerveux de l’enfant

LES MINÉRAUX

RÔLES

Les minéraux représentent 4% du poids corporel. Ils ont bon nombre de fonctions :

Minéralisation

Contrôle de l’équilibre en eau

Aide aux système nerveux, immunitaire et musculaire

Aide aux systèmes enzymatiques et hormonaux

RISQUES

Comme pour les vitamines, s’ils ne sont pas apportés en quantité suffisante, cela entraine des carences, ce qui peut avoir plusieurs conséquences sur l’organisme :
Déshydratation
Faiblesse musculaire
Trouble osseux
Fatigue
Hyperémotivité
Vertiges …

CONSEILS –

BESOIN POUR UN ADULTERÔLES
CALCIUM950 mg Rôle structural : minéralisation osseuse et des dents
Rôle fonctionnel : transmission influx nerveux, excitabilité musculaire
FER11 mg Constitution de l’hémoglobine
Constitution des enzymes
Constitution de la myoglobine
MAGNÉSIUMFemme : 360 mg
Homme : 420 mg
Rôle biochimique : réaction enzymatique
Rôle dans la fonction cellulaire
Transmission de l’influx nerveux
PHOSPHORE700 mg Rôle structural : composant des cellules
Mise en réserve et transport de l’énergie
Maintien de l’équilibre du pH

Céline MONTILLET, étudiante en diététique

L’EXTRAIT PHILOSOPHIQUE

S’il faut parler philosophie entre buveurs.

    « 1. De toutes les questions, la première qui se pose concerne les entretiens philosophiques entre buveurs. Tu te souviens, en effet, qu’après un dîner, à Athènes, on se demanda s’il fallait s’adonner en buvant à des conversations philosophiques, et, si oui, dans quelle mesure. Ariston, qui était présent, s’écria : «Au nom des dieux, dites-moi, y a-t-il donc des gens qui refusent aux philosophes une place pour boire ?» Je répondis : «Mais oui, mon cher, il y en a, et c’est avec le plus grand sérieux qu’ils ont l’air d’affirmer que la philosophie, comme une maîtresse de maison, ne doit pas se faire entendre quand on boit; […] parce qu’il ne convient pas à celle-ci de partager nos divertissements, et que nous-mêmes, dans de telles occasions, sommes étrangers aux préoccupations sérieuses ; et ils citent le sophiste Isocrate, qui n’accepta pas de parler à table comme on lui demandait, mais qui dit simplement : «Pour ce que je sais dire, ce n’est pas le moment ; ce que veut le moment, je ne sais pas le dire» […]

    2. Alors Craton s’exclama : «Évidemment, par Dionysos, il a bien fait de se refuser à parler, si c’était pour arrondir de ces périodes faites pour jeter le trouble jusque dans un banquet de Grâces ; mais il est différent, je pense, de bannir d’un banquet la parole d’un rhéteur et celle d’un philosophe ; la philosophie est autre chose ; étant l’art de vivre1, elle ne doit être tenue à l’écart d’aucun divertissement, ni d’aucun joyeux passe-temps, mais elle doit toujours y être présente, leur apportant ordre et mesure ; ou alors admettons qu’il ne faut pas non plus accueillir aux banquets la tempérance ni la justice, en les accusant plaisamment d’être trop sérieuses ! Si donc nous devions, […] manger et boire en silence, nous aurions là un excellent moyen de nous consoler de notre ignorance ; mais s’il est vrai que Dionysos est Celui qui de toute chose délie et libère, s’il ôte, en particulier, les brides de la langue et donne à la parole une très grande liberté, il est stupide, il me semble, et déraisonnable de se priver des meilleurs sujets de conversation dans une occasion où l’on parle tant, et, tandis que l’on disserte dans les réunions sur les devoirs de table, pour définir les qualités du convive et la manière de s’adonner au vin, d’exclure en fait la philosophie des banquets, comme incapable de confirmer en réalité ce qu’elle enseigne en parole.»

    3. […] Je dis qu’avant tout il me semblait nécessaire de considérer la qualité des assistants. « […] Ainsi le vrai philosophe, parmi des buveurs que ses discours n’intéressent pas, changera de ton pour suivre les autres et prendra plaisirs à leurs divertissements, pour autant que ceux-ci restent dans la décence, sachant bien que les hommes ne sont pas orateurs qu’en parlant, mais qu’ils sont philosophes même par le silence et la plaisanterie, voire, au nom de Zeus, par les moqueries qu’ils subissent ou qu’ils lancent. Car s’«il est de la dernière injustice de paraître juste sans l’être»2, comme dit Platon, c’est aussi le suprême degré de l’intelligence de ne point paraître philosophe tout en se conduisant en philosophe et d’accomplir en plaisantant ce que d’autres font avec gravité. En effet, de même que, chez Euripide, les Ménades, sans arme et sans épée, blessent leurs adversaires des seuls coups de leur thyrse3, de même les railleries et les rires des vrais philosophes ne laissent pas d’émouvoir et d’ébranler ceux qui ne sont pas totalement invulnérables. »

1- Définition stoïcienne de la philosophie (note de l’éditeur)
2- Platon, République, II, 361a
3- Javelot ou bâton ressemblant à un sceptre

Plutarque, Œuvres morales, IX, Première partie, Propos de table,
Livre I, Question I, Editions Les Belles Lettres, 1972,
Traduction Fuhrmann, pages 15-18

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