Pot-au-phi

POT-AU-PHI #2

Le POT-AU-PHI est de retour cette semaine pour vous faire découvrir un extrait de l’Anthropologie du point de vue pragmatique d’Emmanuel Kant, un article sur les glucides et deux vidéos recettes. Comme pour le premier article, vous trouverez en premier la vidéo recette, puis l’article diététique et enfin le texte philosophique. Encore une fois, il s’agit d’un extrait qui ne demande pas une connaissance approfondi de l’auteur ou de l’oeuvre pour être apprécié. N’hésitez pas à partager vos réactions en commentaire !

INTRODUCTION SUR LES GLUCIDES –

Les glucides se présentent sous deux formes :

❖ Glucides assimilables : digérés par les enzymes digestives.

❖ Glucides non assimilables : fibres alimentaires végétales.

Dans cet article, nous parlerons des glucides assimilables, qui sont eux-mêmes divisés en deux catégories :

❖ « Simple » ou appelé « sucre » : sucre, miel, fruits…

❖ « Complexe » ou appelé « amidon » : blé, céréales, pomme de terre, pain…

Les glucides sont composés d’une ou plusieurs monosaccarides (sous-unité de glucide). La différence entre ces deux glucides provient de leur composition :

  • Les glucides « simples » sont composés de mono ou disaccharides (deux saccharides).
  • Alors que les glucides « complexes » sont des ensembles de polysaccharides (plusieurs molécules de glucose). 

Les glucides sont digérés et absorbés par l’organisme et finalement utilisés sous forme de glucose.

PRESENTATION DE L’ANTHROPOLOGIE DU POINT DE VUE PRAGMATIQUE –

Si on peut avoir une image assez formaliste et théorique de sa philosophie, l’analyse et les conseils que donne Kant du bon repas dans cet extrait sont bien concrets. Dans une préface de 1964, Michel Foucault nous éclaircit sur le projet kantien d’une Anthropologie du point de vue pragmatique :

« Tous les progrès de la culture, par lesquels l’homme fait son éducation, ont pour but d’appliquer connaissances et aptitudes ainsi acquises à l’usage du monde; mais en ce monde, l’objet le plus important auquel il puisse en faire l’application, c’est l’homme […] »

« Une doctrine de la connaissance de l’homme, systématiquement traitée (Anthropologie) […] doit recevoir précisément l’appellation de pragmatique […] lorsqu’elle comporte une connaissance de l’homme comme citoyen du monde. »

Emmanuel Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, 1798, Préface de Michel Foucault, Vrin – Bibliothèque des Textes Philosophiques, 1991, pages 15-16

L’INDEX GLYCÉMIQUE –

Cet index se situe entre 0 et 100. Il correspond au taux de sucre contenu dans l’aliment qui passe dans le sang une fois les glucides dégradés. Plus l’index glycémique est élevé, plus les glucides contenus dans l’aliment consommé passent dans le sang. Le but principal du corps est de maintenir un équilibre. Dans cet équilibre, est comprise la glycémie (taux de sucre dans le sang). Souvent après un repas, la glycémie augmente, le corps va donc diminuer cette glycémie pour rétablir une quantité moyenne acceptable. Plusieurs facteurs influent sur l’index glycémique des aliments :

❖ Les aliments broyés : augmentent l’index.
❖ La cuisson trop longue : augmente l’index.
❖ Les aliments transformés : augmentent l’index.

❖ Les fibres : diminuent l’index.
❖ La cuisson al dente : diminue l’index.

LA VIDEO RECETTE #1

Une recette à base de glucides « simples » :

L’ARTICLE DIETETIQUE

RÔLES –

Les glucides sont obligatoires pour les tissus dits « glucodépendants », c’est-à-dire pour les tissus qui nécessitent des glucides pour fonctionner, le cerveau par exemple. Ils sont indispensables pour le fonctionnement de l’organisme.

Le rôle principal est un rôle énergétique car, une fois dégradés, ils servent de carburants pour le corps. Ils ont aussi un rôle structural puisqu’ils constituent toutes les cellules du corps mais aussi un bon nombre de molécules.

BESOINS –

L’apport satisfaisant en glucides doit représenter 40 à 55% de votre apport journalier total. Il est important de distinguer les glucides « simples » des sucres « complexes ». En général, la quantité moyenne de glucides « simples » est de 30 à 40g de sucre pur par jour, hors fruits.  

RISQUES –

Il existe plusieurs risques liés à la consommation excessive de sucre.

Tout d’abord, les glucides sont un facteur de risque pour les carries dentaires. C’est aussi la principale cause d’obésité. En effet, étant donné le mode de consommation et de fabrication actuel, le taux de sucre dans les aliments ne fait qu’augmenter, notamment dans les aliments transformés ou préparés (plats préparés, biscuits, sauces, soda…). Ainsi, la consommation est souvent excessive. Enfin, les sucres peuvent entrainer des troubles digestifs et des baisses d’énergie.


CONSEILS –

Le conseil principal, celui qui sera donné à chaque fois, est de diversifier ses sources d’aliments, ne pas manger toujours la même chose. Par ailleurs, si vous consommez du pain, essayez de varier entre par exemple du pain blanc, complet, au seigle, aux graines, … Varier l’alimentation permet d’apporter tous les nutriments et oligo-éléments nécessaires. 

Un autre conseil qui permet d’éviter de consommer du sucre en excès est de consommer au maximum du « fait maison ». Ainsi, vous saurez exactement ce que vous consommez et vous pourrez aussi gérer les quantités. Par ailleurs, cela évite les conservateurs, additifs et ajouts de sucre. 

De manière à éviter de grignoter dans la journée, il est possible de fragmenter l’alimentation. Par exemple, au lieu de manger trois fois par jour, vous pouvez manger quatre ou cinq fois. Il est possible de faire un encas le matin avec un fruit et une collation dans l’après-midi avec des oléagineux. Cela permet de consommer simplement, sans excès et d’éviter les baisses de tension ou les fringales.

Céline MONTILLET, étudiante en diététique

LA VIDEO RECETTE #2

Une recette à base de glucides « complexes » :

L’EXTRAIT PHILOSOPHIQUE

    « La forme du bien-être qui paraît s’accorder le mieux avec l’humanité est un bon repas en bonne compagnie (et autant que possible variée) […]. Prenons un groupe de convives constitué d’hommes de goût (réunis avec élégance) : dans la mesure où ils n’ont pas seulement pour intention de prendre un repas en commun, mais de profiter mutuellement de leur présence (leur nombre alors ne doit pas dépasser beaucoup le nombre des Grâces1), ce petit groupe ne doit pas chercher tellement la satisfaction physique (chacun peut la trouver seul), mais le plaisir social dont chaque individu doit sembler n’être que le véhicule; alors un tel nombre est suffisant pour que la conversation ne soit pas paralysée, et pour qu’on ne fasse pas groupe à part avec son voisin. Le plaisir de la conversation n’est certainement pas la chose la moins importante : il est un facteur de culture, chacun parlant avec tous (et non pas simplement avec son voisin); au contraire les soi-disant festins solennels (banquets et agapes) sont complètement insipides. Il va de soi que dans tous les repas de groupe, même à une table d’hôte, les propos publics d’un commensal2 contre un absent ne doivent pas être utilisés hors du groupe, ni rapportés. Car toute réunion autour d’une table comporte, sans contrat particulier, un certain devoir sacré : il faut taire ce qui pourrait, ensuite et au-dehors, porter tort à un convive; sans cette confiance, le plaisir que l’on prend dans une telle société, et qui est profitable à la culture morale, serait anéanti. Devant ce qu’on appelle le public (un groupe de convives a beau être aussi grand qu’on veut, il est toujours privé; seule la société des citoyens en général, est, dans son idée, publique), si on tenait des propos désagréables sur un de mes amis, je me ferais son avocat, et je me chargerais de sa défense à mes risques et périls; je le ferais avec sincérité et âpreté; mais je ne permettrais pas qu’on se serve de moi comme d’un instrument pour répandre ces médisances et les rapporter à l’homme qu’elles concernent. Ce qui doit guider la conversation, ce n’est pas simplement un certain plaisir social, mais aussi des principes qui, au moment où les hommes échangent franchement leurs pensées avec leur entourage, doivent servir de condition restrictive à leur liberté. […]

    Les règles d’un repas de bon goût où la compagnie est animée sont: a) choisir un sujet qui intéresse tout le monde et part; b) ne pas laisser s’établir dans la conversation des temps morts, mais des repos d’un instant; c) ne pas changer de sujet sans nécessité, et ne pas sauter d’un thème à l’autre; car, à la fin d’un repas, comme à la fin d’un drame (il en est de même pour toute la vie qu’un homme de raison a parcourue), l’esprit cherche inévitablement à se souvenir des différents épisodes de la conversation; et s’il ne peut pas retrouver le fil de leur enchaînement, il se sent perdu et s’aperçoit avec dépit qu’au lieu d’avoir fait des progrès dans le domaine de la culture, il a plutôt rétrogradé. Il faut presque épuiser le sujet de l’entretien avant de passer à un autre, et au moment où la conversation s’arrête, essayer de mettre sur le tapis, sans que le groupe s’en aperçoive, un autre thème voisin du premier : de cette manière un seul des convives, sans qu’on le remarque et qu’on en prenne ombrage, peut tenir le fil de la conversation; d) ne pas laisser naître et s’installer chez soi ou chez les autres convives la manie d’ergoter3; puisque cette conversation ne doit pas être une occupation sérieuse, mais un simple jeu, détourner plutôt ce sérieux ne peut être évité, maintenir ses émotions dans une discipline telle que respect et bienveillance réciproques apparaîtront toujours; ce qui dépend beaucoup plus du ton (il ne faut pas crier ni être cassant) que du contenu de la conversation, de manière qu’aucun des convives ne quitte la réunion et ne rentre chez lui brouillé avec un autre.

    Ces lois du raffinement humain ont beau paraître insignifiantes, si on les compare avec la loi purement morale, tout ce qui favorise les rapports sociaux et ne consiste qu’en maximes pour plaire et manières de plaire, recouvre cependant la vertu d’un vêtement qui l’avantage et qu’il faut recommander même du point de vue le plus sérieux. »

1- c’est-à-dire environ 7 personnes
2- personne qui mange habituellement à la même table qu’une ou plusieurs autres personnes
3- contredire systématiquement l’interlocuteur, chercher querelle sur des détails

Emmanuel Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, 1798, Première partie : Didactique anthropologique, Livre III : De la faculté de désirer, « Du bien physique et moral suprême », Vrin – Bibliothèque des Textes Philosophiques, 1991, pages 210-214

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